Le Bleu de Chine — Quand l’Indigo entre dans l’âme de Marseille

Le Bleu de Chine — Quand l’Indigo entre dans l’âme de Marseille

 

Marseille, ville cosmopolite et carrefour des routes maritimes, a toujours accueilli les trésors lointains avec curiosité. Parmi ces objets d’ailleurs, l’un trouve son origine sur les rives du Yangtsé : le bleu de Chine, cette veste indigène en coton teint à l’indigo, robuste, fonctionnelle, devenue peu à peu un marqueur discret de la vie marseillaise.


Apparu dans les campagnes chinoises au début du XXᵉ siècle, le bleu de Chine s’impose rapidement comme uniforme des ouvriers et paysans. Sa teinte indigo, sa coupe ample, ses poches pratiques en feront l’un des vêtements de travail les plus rependus jusqu’aux réformes maoïstes. 

 

L’ouverture du canal de Suez en 1869 transforme les liaisons entre l’Asie et le port de Marseille : désormais, les navires de la Compagnie des Messageries Maritimes relient régulièrement Shanghai, Saïgon ou Hong Kong à la Méditerranée. C’est ainsi que, dans la cargaison, voyage également le bleu de Chine — acheté comme vêtement pratique par les marins ou revendu dans les bazars de la cité phocéenne. Bien que les mentions dans la presse marseillaise de l’époque soient encore rares, l’arrivée du vêtement “voix off” se confirme via des témoignages d’artisans et commerçants qui l’importent dès les années 1930.   

 

À Marseille, ville portuaire et ouvrière, le bleu de Chine trouve naturellement son public : dockers, artisans, pêcheurs l’adoptent massivement. Solide, léger, accessible, il devient un incontournable du quotidien.

 

Plus tard, dans les années 60 à 80, avec l’émergence de la mode ethnique et l’intérêt pour les friperies, le bleu de Chine connaît une seconde vie. Il gagne les garde-robes des artistes, étudiants bohèmes et amateurs d’esthétique brute et minimaliste. 

 

Si les archives de presse traditionnelles manquent encore de sources explicites sur le bleu de Chine dans la presse marseillaise ancienne, plusieurs publications locales modernes en parlent comme d’un classique du vestiaire marseillais, à l’instar de la marinière ou de l’espadrille. 

 

À travers le bleu de Chine, on lit l’histoire des ports, des échanges, et des classes populaires. Vêtement simple mais chargé — à la croisée des continents — il incarne la mémoire des flux voyageurs. Aujourd’hui, on le retrouve dans certaines friperies, il inspire les créateurs et revient sur le devant de la scène.

 

Marseille lui a donné un port d’attache, et Vacances Permanentes lui offre un écrin moderne. Aujourd’hui, le Bleu de Chine signé Vacances Permanentes, revisité et repensé pour allier tradition et contemporary touch, t’attend dans notre boutique en ligne.

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